Les Suisses, des hôtes bienveillants
Dans l’article ci-joint, qui nous est parvenu via notre correspondant du Wireless Time, vous trouverez une description des conditions d’accueil qui attendent nos prisonniers anglais une fois libérés d’Allemagne.
Château d’Oex, village montagnard situé sur les « hauts-plateaux bernois »…, accueillera les soldats libérés, invalides et blessés ; ils y trouveront un toit jusqu’à la fin de la guerre.
Les habitants de cette région font partie de la Suisse francophone et leur sympathie politique soutient intensément les Alliés. Nos prisonniers seront entourés d’amis.
Château d’Oex a été choisi comme lieu d’hébergement des prisonniers anglais, car ce village a été le premier à se manifester afin d’avoir le privilège d’accueillir nos soldats.
Dès le début des échanges franco-allemands, les habitants du village prévoient l’arrivée imminente des prisonniers anglais et s’inscrivent en primeur pour les héberger. Récemment, des centaines d’invitations d’autres communes nous sont parvenues, mais la Commune de Château d’Oex a été sélectionnée.
Les officiers seront logés séparément à l’hôtel. Par la suite, ceux qui sont mariés auront l’autorisation de rejoindre leurs femmes à proximité de Château d’Oex. Ils n’auront pas de restrictions quant à recevoir des visites de leurs familles, pour autant que cela ne dépasse pas les frontières du village.
Leurs logements sont très confortables et leur conditions de vie et de bien-être seront comparables à ceux d’un hôtel 5* à Londres.
Il y aura de nombreuses possibilités à pratiquer des sports ainsi que des activités de plein-air.
Les hommes seront logés soit à l’hôtel soit en chambres d’hôtes à Château d’Oex, ainsi que dans les villages environnants de Rossinière et de Rougemont. L’occupation sera de deux hommes par chambre. Les propriétaires feront de leur mieux afin d’allouer à nos hommes leurs meilleures pièces d’habitation. Rien n’est trop beau pour les héros de guerre et l’on pourra dire que nos soldats détenus à Château d’Oex bénéficient d’une situation privilégiée.
Par contre, les sous-officiers et les soldats de 2ème classe, ne pourront pas vivre avec leur femme et famille ; toutefois si leurs familles respectives avaient la possibilité de se déplacer à Château d’Oex, elles auraient l’autorisation de visiter fréquemment leurs maris ou fils .
Le matin, les hommes en bonne santé physique seront engagés pour travailler.
L’après-midi, ils auront congé et pourront se détendre pour autant qu’ils ne dépassent pas les limites du village. Les sous-officiers britanniques recevront les ordres des officiers suisses.
Les hommes seront responsables de la propreté de leurs chambres. On leur servira trois repas journellement. Le petit-déjeuner, déjeuner et le souper à 18.00. De la viande une fois par jour.
Les menus seront adaptés aux goûts britanniques.
Les autorités suisses n’octroieront aucune autorisation de visite de la gente féminine aux prisonniers anglais qui logeront dans les hôtels et les chambres d’hôtes, à l’exception des infirmières.
Une commission britannique a été mise en place, en accord avec les autorités locales, afin d’encourager au maximum le bien-être des prisonniers.
Le Comité a nommé comme président le Rev. E. Dudley, prêtre anglican de Château d’Oex, et en tant que membres l’écrivain M. Archibald Marshall, Mr. T.H. Reeve ( trésorier ) , Mr H.F.D. Pennington ( secrétaire), ainsi que trois dames anglaises.
La commission britannique travaillera main dans la main avec une commission suisse, présidée par le syndic de Château d’Oex, le comité incluant deux députés de l’assemblée législative du canton de Vaud.
L’officier militaire suisse en chef est le major Mercanton.
Le comité britannique ouvrira une section au bureau du comité d’enquête de Genève pour soldats disparus, en espérant que les prisonniers de Château d’0ex puissent apporter des éléments d’information pouvant aider à retrouver des camarades.
Les noms des prisonniers britanniques en Suisse ne seront pas publiés, par contre leurs familles en seront informées.